Depuis fin mars, l’exportation de l’huile d’olive algérienne est suspendue à cause de la pandémie de coronavirus. La décision a freiné l’élan d’exportation des huiles algériennes, dont quatre ont été primées le 14 mai à Paris.
Nagueb Ladjouzi est oléologue. Il dirige l’entreprise « Autour de l’olive » spécialisée dans la vente de l’huile d’olive de Kabylie en France et en Europe. Il lance un appel aux pouvoirs publics afin de libérer l’exportation de ce produit.
L’huile, sous toutes ses formes, figure depuis le 22 mars dernier, sur la liste de plus de 1 200 produits suspendus temporairement à l’exportation.
Une décision qui n’est pas du goût de Nagueb Ladjouzi. « Pourquoi faire une dérogation pour la datte et pas pour l’huile d’olive qui est quand même un produit noble et très demandé par la diaspora algérienne et par les consommateurs européens ? », s’interroge-t-il en estimant que « les mesures doivent être générales et non spécifiques à tel ou tel produit agricole ».
Pour lui, « prendre ce genre de mesures d’interdiction d’exporter est un luxe que l’Algérie dépendante aux hydrocarbures ne peut pas se permettre ».
Il revient sur les circonstances l’ayant fait confronter à une situation qui le met en difficulté face à ses clients. « Au mois de mai dernier, en France on sortait à peine du confinement (pour cause de Covid-19). Lorsque j’ai appelé mon fournisseur en Algérie et je l’informe que le déconfinement se fait en France et il me répond que pour ce qui est de l’Algérie le déconfinement c’était à partir du 13 juin car pendant le confinement on ne pouvait rien exporter. Il a dit qu’à cette date, les choses allaient se débloquer », raconte à TSA M. Ladjouzi.
En attendant, des clients de France et d’autres pays européens l’appellent pour commander l’huile d’olive algérienne. « Je les rassure en leur disant que le confinement allait prendre fin le 13 juin et que le temps de la mise en bouteille de l’huile d’olive et d’exporter, on pouvait leur vendre le produit », précise-t-il.
« Jusqu’à aujourd’hui les clients/consommateurs attendent l’huile d’olive qui n’arrive toujours pas. Quelque part, je me retrouve un peu gêné face à mes clients suite aux promesses et aux assurances que je leur ai faites », regrette Nagueb Ladjouzi.
L’appel de l’Anexal
L’exception faite aux dattes est « justifiée », selon le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey-Nasri.
« D’abord, nous en exportons beaucoup et avec l’arrivée du mois de Ramadan on devait honorer tous nos contrats pour éviter des conflits », explique-t-il en précisant qu’il est question de suspension temporaire et non pas d’interdiction.
« Compte tenu de la situation de pandémie, il a été décidé de suspendre l’exportation parce qu’il y a un besoin national. Or, pour la datte, il n’y a pas de besoin national », soutient-il.
Le président de l’Anexal affirme avoir adressé, il y a une dizaine de jours, des courriers au ministre du Commerce et au Premier ministre afin de libérer l’exportation des produits à l’exception des ceux qui sont liés à la Covid-19. « J’ai bon espoir que d’ici une semaine ou dix jours ça va se libérer. Mais je ne promets rien », avance avec réserve Ali Bey Nasri.
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Source TSA
Pour autant dans un article retrouvé sur « lechiffredaffaires.com » le Président de l’Anexal s’insurge selon le site « lechiffredaffaires.com : a critiqué sévèrement la mesure d’interdiction temporairement à l’exportation de 1 219 produits. Il l’a qualifiée d’irréfléchie, tout en s’interrogeant sur les critères sur laquelle cette liste a été élaborée ».